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1.1.Images en mouve-ment et jeux d'optique
1.2.L'invention du cinématographe
3.1.A l'origine, les images de synthèse
3.2. Les premiers long
métrages 3D
3.3. La 3D animée sur grand écran
Il n’est pas aisé d’attribuer la paternité du cinéma d’animation à un auteur précis. Toutes les études s’accordent cependant sur un point : l’animation a bien précédé la création du cinéma.
On pourrait parler d’une « préhistoire » du cinéma d’animation. Bernard Génin dresse en effet un parallèle entre les fresques préhistoriques, les papyrus et les vases grecs, qui ont pour point commun une représentation dynamique des personnages ; une représentation en « mouvement ».Mais l’histoire de l’animation débute véritablement au XVIIème siècle, avec la création des « lanternes magiques » : images peintes dont la mise en rotation crée un effet de mouvement. Un siècle plus tard naît le procédé des ombres chinoises, puis des jouets qui font appel à la persistance rétinienne (phénomène physiologique qui permet de garder en mémoire une impression visuelle de quelques centaines de millisecondes après la disparition d’un stimulus1). D’autres inventions (le phénakistiscope, en 1832, le praxinoscope en 1892), recréent l’animation d’images dessinées. L’apparition de la photographie en 1824, puis du cinématographe Lumière en 1895 participent au perfectionnement et à l’éclosion de nouvelles techniques. Il est à noter que le Théâtre optique_ « l’ancêtre » du cinéma d’animation est alors détrôné par le cinématographe : « Dès lors, le dessin d’animation n’a plus qu’à suivre les perfectionnements du cinéma ».
Les premiers films animés apparaissent au début du XIXème siècle. L’opérateur Segundo De Chomon découvre le principe de la prise de vue images par image, ce qui ouvre la voie aux trucages du cinéma classique, dont la technique du stop-motion. Il réalise El Hotel Electrico en 1905, film utilisant des objets animé. Pour le dessin animé, les avis sont partagés. Humorous phases of Funny Faces(1906), de l’américain James Stuart, en serait le premier avatar1. Bernard Génin, quand à lui, mentionne Fantasmagorie (1908), du caricaturiste Emile Cohl. Le film ne dure pas plus de deux minutes. Emile Cohl travaille seul et a exploré presque toutes les techniques de l’animation (dessin, marionnettes, papiers découpé, etc.…). Auteur de près de 300 courts métrages, c’est un précurseur du cinéma d’animation classique.
Fantasmagorie d'Emile Cohl
Le cinéma d’animation se répand alors dans le monde. Winsor McKay, est une autre figure de proue des débuts de l’animation, en signant des œuvres plus ambitieuses que ses prédécesseurs : Gertie le dinosaure (1909) est un film de douze minutes, dans lequel l’animateur, armé d’un fouet, semble commander le personnage animé. Il est également l’auteur d’un film de huit minutes, Le Naufrage du Lusitania (1909), qui aura nécessité la réalisation de 10 000 dessins sur deux ans. Rappelons qu’à l’époque, l’animateur travaille en solitaire, et qu’il dispose de moyens de production sommaire. Le passage d’une animation artisanale à un mode de production industriel va s’opérer en Amérique.
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