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2.1. Les dessins animés, c’est pour les enfants !
Dans les années 90, des séries américaines avaient pris le contrepied des productions lisses du grand écran, en proposant un graphisme proche du minimalisme et un humour provocateur. Les Simpsons(1989) de Matt Groening, s’inscrivent dans la satire sociale2. South Park(1997), de Trey Parker et Matt Stone, utilise à foison situations scatologiques, langage outrancier et jets d’hémoglobine : qu’on se le dise, ce dessin animé n’est définitivement pas à mettre entre toutes les mains ! Au-delà de la contestation politiquement incorrecte qu’elles ont véhiculée, ces séries, à l’instar des animes, ont contribué à faire évoluer l’image de l’animation dans les mentalités. Nous traiterons cependant de l’influence des animes dans le chapitre suivant, leur cas étant plus complexe.
Les Simpsons, South Park
En France, dans les années 70, la critique est absorbée, sous l’impulsion d’André Bazin, par le rapport du cinéma au réel, et l’animation reléguée au second plan.années quatre-vingt dix, les séries animées et les films d’animation trouvent leur place dans les émissions jeunesse, alors qu’au Japon, l’animation trouve son public parmi les différentes couches de la population.
Cependant, la génération qui avait grandi avec les séries japonaises (citons également les productions du français Jean Chalopin, et quelques séries américaines) est entre-temps devenue adulte. Par le biais de ces séries, elle a acquis des goûts et des habitudes culturelles.
Séries animées des années 80 : Albator, Les Mystérieuses cités d'or, Dragonball
Un salon comme la Japan Expo aurait-il eu autant de succès sans cette génération nostalgique qui a été bercée dans son enfance par des héros pour la plupart issus de la japanimation ? Sandrine Monllor, dans son étude anthropologique sur les mangas (incluant les animes), constate que «les références japonaises sont de loin premières au panthéon des fans. (…) Mes interlocuteurs font immanquablement la comparaison avec les séries américaines et européennes, qui sont épinglées sans concession pour leur manichéisme, leurs trop grosses ficelles narratives ou leur tendance à toujours tourner autour des mêmes thématiques comme les robots, les super-héros ou les personnages trop infantiles».
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