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2.1. Les dessins animés, c’est pour les enfants !
Les animes, au contenu souvent plus mature que les séries occidentales, ont contribué à changer l’image de l’animation. Dans le même temps, Disney a perdu son monopole, et les longs métrages visant un public adulte (Innocence de Mamoru Oshii et A Scanner Darkly de Richard Linklater en 2004, Renaissance, du français Christian Volckman en 2006) se sont multipliés ces derniers temps sur les grands écrans français. On peut supposer que les distributeurs de films ont compris que les habitudes de consommation avaient changé, et que cette « génération Albator », comme elle a parfois été appelée, représentait une manne financière non négligeable.
A l’autre bout de la chaîne, on observe deux phénomènes ; les films cités plus haut proviennent de différents horizons, ce qui tendrait à prouver que la tendance est mondiale et pourrait se généraliser dans les années à venir. Le clivage entre public enfantin et public adulte en sera-t-il renforcé ? Des films comme Le Voyage de Chihiro de Miyazaki, Kirikou de Michel Ocelot, ou Mulan des studios Disney proposaient un double niveau de lecture où chacun trouvait son compte. Qu’il participe d’une volonté de préserver l’essence trans-générationnelle du film d’animation, ou de préoccupations mercantiles, ce double niveau de lecture se retrouve dans les grosses productions actuelles. Dans Shrek 2, par exemple, l’univers d’heroïc- fantasy, propre à séduire les enfants, est doublé d’une satire d’Hollywood et de son culte de l’image. Le film s’adresse donc délibérément à plusieurs publics, c’est le second phénomène. Cette tendance se traduit dans les chiffres (se reporter au graphique sur le profil de Shreck 2: on peut observer ure répartition relativement équitable des tranches d’âge, avec un pic pour la cible des 35-49 ans. L’étude française menée par Stéphane le Bar a permis de mettre à jour cette diversification du public : « la grande réussite de ces dix dernières années réside dans l’émergence de films dits familiaux, qui drainent un public très large, des enfants aux adultes2. La 3D joue un rôle essentiel sur ce segment ».
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- Article de DUBOIS, Julien, pour MARVIER, Marie, Cinéballand, 2004, page 20.
- LE BAR, Stéphane, Le marché de l’animation, avec la collaboration du SPFA et du CNC, Paris, juin 2006.
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